On ne connaît pas pour l’instant l'origine exacte, ni l'hôte du virus Ebola, mais on suspecte depuis longtemps un hôte animal : rongeur, primate ?
L’équipe d’Eric Leroy, de l’IRD, pense être sur la piste de cet hôte animal. En effet, plusieurs espèces de chauves-souris frugivores d’Afrique seraient porteuses du virus sans développer de symptôme. Les chercheurs ont retrouvé des anticorps dirigés contre le virus Ebola chez trois espèces de chauves-souris, ainsi que des fragments du génome viral dans le foie et la rate des animaux.
L’équipe d’Eric Leroy, de l’IRD, pense être sur la piste de cet hôte animal. En effet, plusieurs espèces de chauves-souris frugivores d’Afrique seraient porteuses du virus sans développer de symptôme. Les chercheurs ont retrouvé des anticorps dirigés contre le virus Ebola chez trois espèces de chauves-souris, ainsi que des fragments du génome viral dans le foie et la rate des animaux.
Premier apparition du virus Ebola
Le virus Ebola porte le nom d'une rivière du Zaïre. Ce microorganisme a été isolé lors d'une épidémie qui débuta le 1er septembre 1976. Entre le 1er septembre et le 5 novembre 1976, 318 personnes contractèrent le virus Ebola et 280 en moururent. La souche Ebola-Zaïre est la plus létale des 5 souches identifiées à ce jour (taux de mortalité entre 80 et 90 %). Elle a tué environ 525 personnes depuis sa première apparition. Sa dernière apparition remonte à 1996.
Les épidémies depuis 1976
Jusqu'à ce jour, 172 personnes sont décédées des suites d'une infection à Ebola-Soudan en 1976, 1979, puis en 1989-1990 avec un taux de mortalité de 50 à 60%.
Le 4 mai 1995 débuta une épidémie à Kikwit au Zaïre. Le nombre de malades quadrupla tous les 10 jours. Pour des raisons inconnues, l'épidémie régressa et le virus disparut. . Cette épidémie se termina le 20 juin 1995 ; au total, il y eut 296 cas dont 233 morts (80 % de mortalité).
La souche Ebola-Gabon émergea en février 1996 dans une zone rurale située à 400 kilomètres à l'est de Libreville et causa la mort d'environ 66 personnes, sur quelque 98 cas. Cette souche tue près de 70 % des personnes infectées.
La fièvre hémorragique Ebola est apparue au nord-est de la République démocratique du Congo en Janvier 1999 et aurait fait environ 70 victimes selon l'OMS.
Une épidémie s'est produite en Octobre 2000, en Ouganda.
Une flambée de fièvre hémorragique à virus Ebola s’est propagée au Congo et au Gabon d’octobre 2001 à juillet 2002.
En novembre 2001, les villageois et les organisations de protection de la nature ont également signalé aux autorités la découverte d'un nombre anormalement élevé d'animaux morts dans la forêt pluviale du district de La Zadié (province gabonaise de Ogooué-Ivindo) , surtout des gorilles et des chimpanzés.
La transmission du virus Ebola
Le virus Ebola se transmet essentiellement par des contacts directs avec les fluides d'une personne infectée (sang, salive, vomissures, sperme, selles et peut-être la sueur).
Après la contamination accidentelle du premier homme, le virus se transmet ensuite par contact direct et étroit du malade.
On a également constaté que le virus Ebola pouvait se transmettre lors de la manipulation de chimpanzés malades ou morts porteurs du virus.
Le singe vert ou Vervet avait été soupçonné de transmettre le virus Ebola. Or, les singes meurent comme les hommes de ce virus
Depuis 2001, des chercheurs mènent des recherches visant à élucider les modalités de propagation du virus Ebola dans la nature. Ces travaux ont montré que l'homme ne se contamine pas directement auprès de l'animal réservoir, encore inconnu, mais à partir de carcasses infectées de chimpanzés, de gorilles et de certaines antilopes de forêt.
Hôte animal et circulation du virus Ebola
Lors des dernières épidémies dues à Ebola au Congo et au Gabon, Eric Leroy et ses collègues du Centre international de recherches médicales de Franceville (Gabon), ont capturé plus d’un millier de petits vertébrés là où des carcasses de grands singes avaient été retrouvées.
Des anticorps dirigés contre la souche du virus Ebola responsable des épidémies humaines ont été retrouvés dans le sérum de trois espèces de chauves-souris (Hypsignathus monstrosus, Epomops franqueti et Myonycteris torquata). Les chercheurs ont aussi détecté des fragments d’ARN viral dans le foie et la rate. Ces animaux sont bien porteurs du virus sans êtres malades.
L’Hypsignathe (hypsignathus monstrosus) est une espèce africaine qui possède un museau énorme que l’on peut comparer à celui de l’hippopotame. Cette chauve-souris se nourrit du jus des fruits.
Ces trois espèces de chauve-souris ont toutes des mœurs nocturnes. Elles ont pour habitat la cime des arbres ou les grottes. Ce sont des animaux pollinisateurs de la forêt.
Myonycteris torquata fait partie des roussettes
Les chercheurs supposent que les grands singes sont infectés au contact des chauves-souris lorsqu'ils se trouvent en concurrence pour trouver leur nourriture dans les arbres. C’est au cours de la saison sèche, quand les ressources se font rares, que la mortalité due à Ebola est la plus forte chez les grands singes, expliquent les scientifiques dans la revue Nature.
Il s’agit aussi d’une période de reproduction pour les chauves-souris. Plusieurs facteurs pourraient ainsi expliquer que les risques de contamination des primates augmentent à cette période.
Il s’agit aussi d’une période de reproduction pour les chauves-souris. Plusieurs facteurs pourraient ainsi expliquer que les risques de contamination des primates augmentent à cette période.
Epomops franqueti
Les singes comme les hommes meurent après infection. Un primate n'est donc probablement pas l'hôte naturel d'Ebola dans la nature comme cela avait été supposé.
L'hypothèse des chauves-souris avait été avancée après les deux épidémies de Nzara. En effet, des ouvriers de la cotonnerie dont les hangars hébergeaient ces animaux avaient été infectés.
Le virus Ebola circule librement depuis fort longtemps véhiculé par un organisme qui le tolère et ne présente aucun symptôme.
Le virus circule probablement dans des zones retranchées, au cœur de la forêt équatoriale. Les animaux hôtes seraient donc, soit rares, et ayant un contact limité avec les populations humaines, soit arboricoles, comme les chauves-souris.
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